venerdì 20 gennaio 2012


 La ruée vers l'eau, par précaution


INCERTITUDE - Entre l'annonce d'une possible pollution et la levée de la restriction, presque vingt-quatre heures se sont écoulées. C'est peu, mais largement suffisant pour alimenter les inquiétudes. Et les conversations. Retour sur une journée sans eau du robinet à Eysines, où il ne fallait pas céder à la panique. 
Le premier sentiment, c'est le doute. L'interrogation. Pollué, pas pollué? Durera, durera pas? En fait, ce matin à Eysines, personne ne sait ce qui se passe mais tout le monde en parle. Il y a d'abord eu ces messages vocaux, tard hier soir. La Lyonnaise des eaux a contacté les 35 000 foyers en l'espace de deux heures. Un appel automatique lancé grâce aux fichiers de France Télécom. Certains habitants ont cru à une plaisanterie. "Environ mille personnes nous ont rappelés dans la foulée pour savoir si c'était sérieux", explique Luc Dirickx, directeur régional de la Lyonnaise. "Ma femme a raccroché tout de suite, raconte un vieil homme. Vous savez, il y a tellement de gens qui appellent pour vendre des choses..."
A la mairie, on n'en sait pas plus. Le seul objectif des élus, c'est de prévenir un maximum de personnes. On active les réseaux. Placarde des dizaines de panneaux sur toute la commune. Prévient les commerçants. Quelques personnes parviennent malgré tout à passer entre les mailles du filet de la communication communale. On charge les facteurs d'y remédier. Dans la commune voisine, à Bruges, on la joue attaque nucléaire : les voitures de la police municipale sillonnent les rues, diffusant le message d'alerte à grands coups de haut parleur. "On ne fait pas ça, on ne veut pas affoler non plus", commente le premier adjoint à la mairie d'Eysines, Daniel Dougados.
Dans le même temps, les bouteilles d'eau arrivent par centaines sur le parvis de la mairie. Les Eysinais ont droit à deux litres du précieux liquide par foyer. Huit mille foyers, seize mille litres d'eau. Chacun vient récupérer son dû, parfois dans la crainte que ce petit manège dure longtemps. D'autres prennent ça à la rigolade : "Je ne pourrais pas avoir deux bouteilles de vin?"
Quelques kilomètres plus loin, le supermarché est pris d'assaut. Chacun son pack d'eau minérale. On prend ses précautions, puisqu'on ne sait rien. Les étagères dévolues aux bouteilles en plastique sont vides. Les palettes sont directement acheminées au centre du magasin. Inutile de vouloir ranger, la marchandise part trop vite. Même les responsables de la grande surface semblent blasés et dépassés par l'événement : "On se fait dévaliser", soupire l'un d'eux. 
La population se prépare donc au pire. Puis, en fin d'après-midi, la Lyonnaise des eaux annonce le retour à la normale. Sans en expliquer les causes. Des analyses sont en cours. La Lyonnaise des eaux, quant à elle, a déposé plainte. 
Florent Pecchio

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